La fraise 'Wädenswil 6' – un patrimoine culturel suisse

'Wädenswil 6', un nom qui n'est pas vraiment accueillant, plutôt suisse et bureaucratique... Comme il le laisse supposer, les variétés Wädenswil 1-5 ont également été créées auparavant. Deux d'entre elles sont des variétés précurseurs avec lesquelles notre 'Wädenswil 6' a été créée en 1954 par la station de recherche de Wädenswil en croisant d'autres variétés. Seul le numéro 6 des 9 sélections de la série de Wädenswil a été largement diffusé et compte encore aujourd'hui parmi les classiques du jardin familial. Ce n'est pas étonnant, car elle est très aromatique, d'un rouge profond, avec une chair tendre et relativement facile à cultiver. La forme du fruit varie de la forme d'un cœur à la forme arrondie, mais en y regardant de plus près, nous trouvons un trait caractéristique : à la base du fruit, sous les sépales, se trouve une large "zone sans noisettes". Il s'agit donc d'une zone exempte de graines enfoncées dans la peau des baies.

Lorsque ProSpecieRara a réalisé un inventaire des variétés de baies au début de ce millénaire sur mandat de la Confédération, la 'Wädenswil 6' a été de loin la plus envoyée. Mais elle a disparu du marché des fruits frais, si tant est qu'elle ait jamais été commercialisée. En effet, sa chair est trop molle pour que le fruit reste intact jusqu'au magasin. C'est pourquoi cette variété est d'autant plus attrayante pour le jardin familial, où la distance de transport n'est, dans le meilleur des cas, que d'une longueur de bras. C'est alors que son arôme floral et épicé, qui rappelle celui des fraises des bois, prend tout son sens. Grâce à sa chair d'un rouge profond, elle convient également parfaitement à la transformation et confère à la confiture ou à la purée une couleur attrayante de fraise.

Par rapport à d'autres espèces de baies, le nombre de nouvelles variétés de fraises mises sur le marché est supérieur à la moyenne. D'une part, parce que les fraises représentent le plus grand volume de marché des petits fruits et que l'incitation économique est la plus forte. D'autre part, parce que la durée de génération de cette espèce est plus courte que celle des baies arbustives classiques comme les framboises ou les groseilles. Après un croisement, il ne faut qu'un an pour que les graines donnent des plantes productives.

L'une des raisons pour lesquelles il faut sans cesse de nouvelles variétés, ce sont les agents pathogènes tels que les virus et les champignons qui rendent la vie difficile aux fraises. La culture est une course permanente entre l'homme et les organismes nuisibles. Si une nouvelle variété s'en sort bien avec les agents pathogènes actuels du mildiou, ce n'est souvent qu'une question de temps avant que ces agents pathogènes ne s'adaptent ou que de nouveaux organismes nuisibles étrangers ne soient introduits. La probabilité d'une adaptation des agents pathogènes résidents est plus grande lorsque les fraises sont cultivées sur de grandes surfaces et que l'agent pathogène peut se multiplier en grand nombre. C'est pourquoi il est également recommandé de cultiver le plus grand nombre possible de cultures différentes.